Les Bergers du Pamir

Les habitants des vallées du Pamir élèvent des chèvres, des moutons, des vaches et parfois des yacks. Ils en tirent les produits laitiers, la viande, la laine, le cuir ; les bœufs sont utilisés pour les travaux des champs. Les chevaux sont extrêmement rares : on utilise des ânes ou des yacks pour le transport des charges.

Organisation du travail pastoral 

Deux fonctionnements existent, suivant la configuration des lieux :

  • Chaque famille du village monte à l’alpage à tour de rôle pour effectuer le travail pastoral, pour une durée proportionnelle à la taille de son propre troupeau. C’est le fonctionnement qui prévaut lorsque l’alpage n’est pas très éloigné du village (quelques heures de marche).
  • Une famille de bergers monte à l’alpage pendant toute la saison et prend en charge tout ou partie des animaux du village. Les bergers sont rémunérés par les familles qui leur confient des bêtes.

Vie à l’alpage

Logement

Les bergers vivent dans des abris de pierres ou de grandes tentes qu’ils achètent (tentes de l’armée). Il est à noter qu’avec les changements climatiques et les pluies estivales plus importantes que par le passé, les lieux de vie des bergers prennent régulièrement l’eau : les tentes, souvent en très mauvais état, ne sont plus étanches ; quant aux abris, leur toit plat n’est pas adapté aux pluies répétées et persistantes.

Tsorharhal ilga, Roufakh ilga

Nourriture

Elle est très pauvre et monotone. Tous les repas sont composés de thé salé au lait et au beurre (shirtchoy) accompagné de galettes de pain. On rajoute souvent un bol de yaourt. Lorsqu’une bête meurt, il y aura de la viande aux repas suivants.

Les tâches  :

  • La traite : deux fois par jour.
  • Mener paître les troupeaux : plutôt le travail des hommes. Les chèvres et moutons rentrent à l’alpage pour une longue pause à l’heure méridienne ; les vaches partent la journée entière. Les veaux sont menés par les enfants autour de l’alpage pendant deux heures environ, deux fois par jour.
  • Transformation du lait : dès la fin de la traite, le lait est filtré, ensemencé avec le yaourt de la veille et mis à chauffer. Puis il est très longuement baratté ; le beurre est recueilli à sa surface. Le yaourt dégraissé est remis à chauffer, jusqu’à ce qu’il épaississe. Puis il est mis à sécher en petits tas : ce yaourt séché se conserve pendant des mois. Le beurre quant à lui est soigneusement lavé et façonné en mottes.
  • Soins aux bêtes, tonte, nettoyage des enclos.
  • Tâches ménagères : approvisionnement en eau, en bouses, tersken (petite plante broussailleuse des hauts-plateaux) et parfois en bois, préparation du pain, lessives, réparation et entretien des abris ou tentes.

Traite

Filtrage du lait

Guliston met le lait à chauffer

Guliston à la baratte

Le beurre remonte à la surface.

Dawlatmoh lave le beurre.

Le yaourt est mis à séché en petits tas. C’est le « taschp ».

Sourhan Oro récolte les bouses

Dawlatkhotoun a fait le plein d’eau.

Kholamshoh tond les chèvres

Dilbar et son troupeau de chèvres et moutons