Pampuck, lumière du Pamir 

Six kits ont été remis aux bergers des environs de Bulunkul, bergers originaires soit de Bulunkul même, soit de la vallée de la Gunt (Vankala, Sartem, Batchor). Puis, toujours sur cet itinéraire, deux bergeries dépendant de Bardara ont été équipées (Utsch kul et Ukhinj)

Puis il fallut traverser la chaîne de Rushan pour basculer sur le versant de la Bartang. C’est un itinéraire de toute beauté, mais ardu pour un âne.

Avant de rejoindre la Bartang, pause au hameau de Mazenchud où les huit familles ont été équipées. Ce fut un point fort du voyage, car à Mazenchud, on se souvenait fort bien de Pampuck. Le projet a pu être présenté depuis sa genèse et y a ainsi pris tout son sens. Il y eut beaucoup d’émotion et de gratitude. Ce fut l’un des moments les plus forts du voyage.

Dans la Bartang

La vallée enfin atteinte, le deuxième point de chute important fut Basid.
Ici, ce fut un peu plus compliqué, car les bergers ne sont pas forcément les mêmes d’une année sur l’autre. Il a alors été décidé, en accord avec le calife (en l’absence du raïs de Basid), de confier quatre kits aux bergers en exercice, mais que ces kits resteraient la propriété du village pour pouvoir être utilisés par d’autres familles les années suivantes.
L’un des bergers de l’été 17 est un homme avec lequel Pampuck avait sympathisé le temps d’une soirée ; ils avaient fini par échanger leurs couvre-chefs. Là aussi, notre démarche a pris un sens très fort.

Le calife a par ailleurs suggéré d’équiper le hameau de Vrinjaun et la famille de Wadenraun, plutôt que le hameau de Devlogh, comme nous l’avions initialement prévu, car Devlogh s’est vu attribuer des panneaux solaires au titre de l’aide gouvernementale.

De Basid vers l’amont, la piste était toujours partiellement inondée et impraticable aux véhicules. C’est donc à pied et à dos d’homme que les six derniers kits ont été acheminés, avec l’aide des passants.

Karamshoh de la tchaikhana (maison de thé) de Wadenraun, a tenu à transporter les kits lui-même au-delà du point critique de Zimbardor, où son expérience fut appréciée pour remonter la piste disparue sous les flots de la rivière.

Au hameau de Vrinjaun, les habitants ont manifesté une belle surprise de cette aide inattendue. Cet endroit a été durement affecté par le séisme de déc 2015 et la reconstruction n’est pas terminée ; les habitants nous accueillent encore sous les tentes. C’est un hameau qui n’a accès à aucune production électrique, et l’éclairage y est un problème non résolu.

Les cinq derniers kits y ont donc été laissés, mais les renseignements obtenus à Basid étaient erronés : le hameau compte neuf maisons et non 5. Pour l’instant, les habitants se partageront l’utilisation des kits.

Suivi des « kits 2016 »

La distribution 2017 terminée, nous nous sommes rendus, toujours à pied, au bout de la vallée pour un retour sur l’utilisation du matériel livré en 2016 : 2 kits fonctionnent bien, en alpage, le troisième fonctionne bien aussi, mais la famille est restée au village en raison de la naissance de jumeaux. Le quatrième kit est en alpage, mais l’éclairage ne fonctionne pas (la lampe sert de chargeur ; les batteries sont utilisées dans une petite lampe torche). Le cinquième kit… est resté chez le fils aîné au village…